Les insolistes

Création 2024-2025

LES INSOLISTES – UnE Création DYPTIQUE

Les Insolistes est un projet de création dyptique, l’idéal étant la présentation des deux volets. Cependant, chaque volet est autonome et peut être diffusé individuellement. Ce projet singulier a pour vocation d’être mené au cœur d’un territoire donné, auprès des habitants, dans un double mouvement artistique et urbanistique.

Le terme « Insolistes » au pluriel appelle à une multiplicité de solitudes de soli, d’individus, regroupés en constellation plutôt qu’en masse. Il pose la condition d’une décision, d’un acte posé individuellement. Il peut se rapporter au spectateur qui fait seul, le choix du lieu et du moment. Le mot insoliste renvoie également à Insolence du latin insolent inaccoutumé – non-habitué audacieux, excessif, irrespectueux. En appeler au bord-cadre au dépassement de l’usage, la règle : un rappel à l’aspect insolite de ce projet diptyque.

Les surgissements — création en 2024

Selon un périmètre et une plage horaire définis avec l’organisateur et la Cie, les spectateurs-habitants reçoivent la proposition d’assister à une performance dansée en solo. Ils décident du lieu et de l’horaire de présentation pour cette rencontre en tête à tête. Sur une seule journée, une myriade de rencontres, de surgissements chorégraphiques, émergent sur le territoire. Avec cette constellation de soli dansés, des liens visibles et invisibles offrent une cartographie imprévisible, insoupçonnée du territoire. Un dialogue poétique avec un territoire et ses habitants.

« Handle with care » – création en 2025
Handle with care est une pièce chorégraphique en Quintet qui sera présentée en théâtre et parfois in situ, au cœur de la cité. À la suite des Surgissements, ces premiers rendez-vous artistiques en tête à tête permettront aux participants de devenir les ambassadeurs de ce second volet. Ils étofferont les rangs des spectateurs et du public pour assister à cette partition chorégraphique. 

LES SURGISSEMENTS — 2024

Pour ces surgissements chorégraphiques, les spectateurs, les interprètes et l’organisateur vont se livrer à une expérience chorégraphique inédite. Le canevas qui leur est proposé est un écheveau d’écritures préétablies et improvisées. Comment poétiser les lieux sans musique, sans décor, sans accessoires, ni costumes. Faire le pari de s’en remettre à la poétique préexistante, mettre en exergue l’imaginaire tangible propre à chaque espace. 

Le protocole actuel propose la trame suivante : chaque danseur découvre le lieu où il a été invité dix minutes avant le moment du rendez-vous, il anticipe l’arrivée de l’invitant, il ne se signale pas immédiatement afin de laisser opérer l’imminence de la danse. Cela incite à ouvrir pendant cette attente le regard de l’invitant, sa curiosité de spectateur, à venir, préparer sa « disponibilité esthétique ». Puis le danseur s’intègre au lieu, cette présence pure du démarrage du solo demande à l’interprète de se fondre dans l’espace, de disparaître en se déposant dans la quotidienneté. S’en suivent des décalages opérés à partir des tactilités et textures rencontrées, puis des décollages qui permettent d’extraire des physicalités à partir de l’architecture, et des spécificités du lieu en présence. Ce travail sur les affordances est l’un des ancrages des soli. S’en suit une phase d’une durée de 7 minutes environ, pendant laquelle chaque Insoliste interprète une partition pré établie propre à chacun. Ce moment chorégraphique investi par les notions d’excès et de silence fera pré-echo au quintet à venir. L’écriture de ces partitions chorégraphiques s’adaptera à chaque situation, reliant le prévisible à l’aléatoire. Il s’agit de confronter deux modes d’écriture, la composition et l’improvisation.

Les soli, émaillés durant toute la journée, se répondront ainsi de lieu en lieu, s’inscrivant dans l’éphémère. L’artiste pour reprendre Gilles Deleuze devient «le fils de l’évènement».

Démarche Artistique 
L’éclosion d’instantanés chorégraphiques 
L’unité de temps, de lieu et partiellement d’action est confiée aux spectateurs-habitants. Chacun participe à l’élaboration d’un fragment, de pièces solo inédites et tout à la fois, à l’élaboration d’une mosaïque. Une multitude de soli éclosent sur le territoire, réarticulant une dramaturgie en constellation. Les spectateurs adoptent en temps réel les postures qui leur conviennent : spectateur distant, spectre-acteur, partenaire, duelliste, témoin…

Durant chaque solo, chaque lieu est traversé autant qu’interrogé, parfois détourné de ses multiples fonctions, usages et circulations. Il devient l’écrin de cette rencontre et signe l’accolade éphémère. 

Tout le talent des interprètes et de l’écriture sont de dévoiler sans avoir prémédité. Raconter le lieu, la relation, autant que l’interprète se raconte.

Handle with care — 2025

Handle with care  « Manipuler avec soin »

Une incitation à la nécessaire délicatesse qui nous oblige lors d’une rencontre. Une invitation à remuer, manier, faire fonctionner, bouger, être en mouvement… Mais aussi une indignation face à toutes les techniques d’emprises et manœuvres trompeuses. 

Ce second volet élargit le cercle des participants et concourt à ce moment de célébration avec la représentation du quintet regroupant les cinq Insolistes. La partition dansée, en grande partie composée au préalable, laisse place à des « trouées chorégraphiques » (moments improvisés) qui feront écho aux expériences traversées lors des Surgissements.

Faire l’expérience d’une humanité tour à tour excessive et silencieuse. Là où se cachent les tempêtes inexprimées, la rage et le silence dansent un éternel ballet obscur et fracassant, qui nous plonge parfois dans un silence assourdissant. La rage est une émotion puissante et viscérale qui s’insinuent dans nos veines, nos vies, nos quartiers, hurlant l’injustice du monde. En contrepoint à la rage, les danses évoquent aussi la nécessaire jubilation de « l’être là », ainsi que l’indispensable délicatesse dans la relation à soi-même et aux autres. Elles soulignent également la force présente dans des moments de silence. 

L’inspiration puisée dans le Krump, une danse née en milieu carcéral dans les années 2000 puis reprise au cœur des quartiers défavorisés de Los Angeles, est empruntée comme moyen de questionner les corps traversés du silence à l’excès. De la rage à la jubilation, Le Krump offre un spectre de jeu allant de l’affirmation de soi à l’auto dérision, de la puissance à la fragilité. 

Démarche artistique
Partageant leur exubérance, les interprètes se jettent dans l’action et la danse avec la virulence des derniers instants au travers des gestes explosifs, des mouvements brusques et déchirants. Les danseurs se jettent dans l’arène avec une intensité dévorante, ils tentent d’organiser en l’instant tous ces débordements. Cette somme ne fait pas nombre, elle fait récolte et s’offre sans inhibition.  Les corps s’entremêlent offrant une partition chaotique : là ou rage et jubilation se disputent notre être. Au cœur de cette tourmente, il y a le silence.

Au-delà de la performance, « Handle with care » est une ode à la puissance émancipatrice de nos corps. Il y a une beauté poignante à observer ces territoires intimes qui dans « cette déchirure intérieure » abritent notre humanité.

Cette pièce explore et questionne ainsi ces tensions. Elle agence avec sensibilité les partitions gestuelles, les créations lumières et sonores en une toile complexe et singulière.

Création sonore
La création sonore originale affirmera une dramaturgie propre. Construite selon un écheveau de textures et de rythmes, elle viendra se déployer dans le temps en des relations parfois éloignées avec la partition chorégraphique, libérant les danses de toutes relations univoques. À l’instar des corps, elle offrira des moments de silence. Elle œuvrera ainsi à cet attelage étrange, apparemment paradoxal combinant silence et excès.

 L’enjeu concernant cette création sonore sera de plonger le spectateur-auditeur dans une expérience du son spatialisé, un brassage sonore de l’environnement. Les nappes sonores et musiques émises offriront une partition complexe, diffusée de telle sorte que le spectateur sera mis en mouvement également dans son imaginaire.

Distribution

Conception et chorégraphie Yann Lheureux
Interprètes Christophe Brombin, Thomas Esnoult-Martinelli, Camille Lericolais, Anaïs Pensé et Benjamin Tricha
Collaboration géographe urbaniste Luc Gwiazdinski
Plasticien urbain Al Sticking
Création sonore Juan Aramburu
Création lumière Laetitia Orsini
Administration de production Hélène Sorin

Production et soutiens

Production : Être en scène
Coproductions :
L’Atelline, lieu d’activation Art et Espace public, Juvignac (34) – Dispositif Trois jours à l’Hôtel des postes, le Conseil Départemental de l’Aveyron, Arts Fabrik, Combaillaux (34), Le Cratère, Scène Nationale d’Alès (30), la maison de la vallée Luz-Saint-Sauveur, le Théâtre Le Sillon, Clermont l’Hérault et la Ville de Paulhan (34)

Avec le soutien de la Région Occitanie, de Montpellier Méditerranée Métropole et de la ville de Montpellier dans le cadre du Contrat de ville 2023 et 2024.

 EN COURS